REC Architecture

French architecture studio

Habitat - Patrimoine Sélection

Résidence «La Garonne »

Toulouse
  • Toulouse

  • Toulouse Métropole Habitat

  • 21 000 000€ HT

  • 14 000m2

  • Julie Poirel RC Climater SEG FAYAT (mandataire) Les Racines Cubiques Territoires et Services OGEBA Ingénierie BEMING Ingénierie QUERCY CONFORT

Faire avec pour faire sens

Force est de constater que le monde change de plus en plus rapidement. Ces mutations rapides nous mettent, concepteurs, au défi de nous adapter et d’aller au-devant des évolutions à venir pour offrir à la société toutes les conditions du bien vivre ensemble, dans le respect de notre environnement. Parce que le secteur du bâtiment représente 43% des consommations énergétiques annuelles françaises et génère à lui seul 23% des émissions de gaz à effet de serre (source Ministère de la Transition Ecologique), il semble à notre équipe aujourd’hui plus que jamais nécessaire de conjuguer l’acte de construire au temps de la sobriété.

Partout en France, des voix s’élèvent pour faire valoir la rénovation et le réemploi. Toutes s’unissent autour d’une question simple : pourquoi détruire et reconstruire quand la possibilité de faire avec existe ? Dans ce contexte, notre équipe a considéré le projet de réhabilitation de la résidence La Garonne comme un formidable laboratoire pour une urbanité renouvelée sous le prisme de l’existant et de la sobriété.

Faire ici

La résidence La Garonne ou l’emblématique « Banane » du quartier Empalot Construite au début des années 1960, bénéficie d’un emplacement privilégié, à quelques kilomètres à peine du centre-ville de Toulouse et à proximité immédiate de la Garonne et de l’île du Ramier. Sa forme élégante lui confère une identité urbaine particulière, comme en témoigne son surnom qui perdure à travers les âges et qui en fait un point de repère pour tous les habitants du quartier. La figure géométrique de la banane, au-delà du surnom, offre à l’îlot TR4 des qualités urbaines intéressantes. Le bâtiment s’élève à la fois comme une enceinte protectrice, tout en laissant découvrir depuis l’avenue de Lattre de Tassigny un coeur d’îlot aux qualités paysagères endormies, à la fois protégé et ouvert sur le jeu des volumétries d’Empalot en arrière-plan. L’immeuble présente également l’avantage d’être fin et entièrement constitué de logements traversants, une vraie chance pour nous concepteurs. Ces différents éléments constituent pour notre groupement une matière urbaine à haut potentiel.

Faire ici, c’est dès-lors, nous semble-t-il, articuler le projet autour des grandes intentions. Affirmer les qualités géométriques du bâtiment, par une intervention architecturale capable de souligner humblement la composition existante, afin que la « banane » d’Empalot conserve son caractère de repère au sein du quartier et sa forme géométrique avec toutes les particularités qu’elle lui confère. Pour cela, nous avons souhaité mettre à profit la contrainte urbaine d’une limite de propriété proche du bâtiment en partie Est pour imaginer des extensions qui viendraient se greffer harmonieusement de part et d’autre du bâtiment, épousant parfaitement sa courbe et pérennisant ainsi la forme architecturale existante. Révéler le potentiel paysager du coeur d’îlot en travaillant sur les qualités intrinsèques du lieu : Julie Poirel, la paysagiste de notre équipe, a relevé sur place la présence de beaux sujets développés, certainement plantés à la construction de la résidence, qui selon nous doivent servir de support pour composer un nouveau parc paysager à strates multiples.

Faire flexible

197 logements, ce sont avant tout 197 familles dont les besoins et les rapports à l’espace sont tous différents. La récente crise sanitaire mondiale et les bouleversements actuels de la société ne font qu’exacerber l’évidence de cette constatation. Au-delà de la demande programmatique de l’extension, notre équipe envisage la réhabilitation de la résidence la Garonne pour explorer une nouvelle donnée essentielle dans l’acte de construire : la flexibilité des usages à travers le temps et à travers les gens. Pour ce faire, nous avons appuyé notre réflexion sur la recherche de la juste proportion, afin de concevoir balcons et extensions comme de véritables espaces hybrides et multifonctionnels, pensés pour laisser libre court à toutes les envies et les individualités. Grâce à une profondeur généreuse et à des protections solaires et visuelles judicieusement étudiées, balcons et extensions sont pensés pour être de véritables pièces à vivre, tantôt intérieures, tantôt extérieures et répondent à l’ambition de la flexibilité pour tous, afin d’offrir aux habitants, actuels et futurs, des espaces de liberté, à vivre et à réinventer.

Faire exemple

Une réhabilitation contextualisée à la hauteur des ambitions affichées. Il n’a échappé à personne que le climat toulousain se réchauffe d’année en année et que cela ne va pas aller en s’améliorant. L’été est désormais une saison qui dure six mois, de mai à octobre, et chaque vague de chaleur est l’occasion de nous rappeler que la conception des lieux de vie doit proposer des solutions pérennes, propices à une vie sereine et confortable même dans la chaleur des mois d’été. Au regard de ces deux éléments, il nous semble donc absolument essentiel de développer une image architecturale profondément contextualisée, adaptée aux évolutions climatiques actuelles et à venir. La création d’extensions et de balcons justement proportionnées constitue un premier dispositif passif de lutte contre les effets du réchauffement climatique au sein de l’habitat. En effet, les dalles de ces surfaces en extension forment des casquettes qui permettent d’apporter une ombre confortable aux pièces des logements devant lesquelles elles sont implantées. Nous nous sommes inspirés des pays orientaux au climat aride, où le moucharabieh, qui peut être défini comme une cloison ajourée, est utilisé depuis des siècles pour protéger les habitations du soleil à travers ses perforations tout en favorisant la ventilation naturelle des locaux. La profondeur des logements traversants est ainsi un atout que nous exploitons. Le projet réinterprète le principe de moucharabieh par l’ajout de brises soleil dont les lames métalliques sont agencées pour apporter une seconde strate de protection solaire aux façades. C’est donc une vision de la « banane » d’Empalot toujours bien présente mais complétement réinventée et vivante que nous vous proposons de découvrir.

Projet

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Îlot Poult – Montauban - 2025